Voilà qui devrait répondre à ta question oukhti. Lis bien tout c'est important en particulier ce que j'ai écris en rouge. Q : Quel est, d’après vous, le verdict de la Loi divine quant à un homme qui a insulté la religion dans un moment de colère : doit-il expier ce péché ? Quel est la condition du repentir de cet acte, étant donné que j’ai entendu des gens de science dire : « Tu sors de l’islam par cette parole-là et ton épouse t’est devenue interdite » ?.
R :
Le verdict de celui qui insulte la religion est qu’il devient mécréant,
car l’insulte et la moquerie de la religion sont une apostasie de l’islam et constitue de la mécréance en Allah et Sa religion. Allah a cité un groupe de gens qui se sont moqués de la religion de l’islam. Allah a cité leurs paroles :
« Nous ne faisions que bavarder et jouer. » Allah a pourtant démontré que cette discussion et cet amusement-là constituaient de la moquerie envers Allah, Ses versets, et Son Messager, et qu’ils ont mécru, car Allah dit :
« Et si tu les interrogeais, ils diraient très certainement : « Vraiment, nous ne faisions que bavarder et jouer. » Dis : « Est-ce d’Allah, de Ses versets et de Son Messager que vous vous moquiez ? » * Ne vous excusez pas, vous avez bel et bien rejeté la foi après avoir cru. »[1] Donc, se moquer de la religion d’Allah ou l’insulter ou encore insulter Allah et Son Messager, prière et salut d’Allah sur lui, ou se moquer d’eux, est de la mécréance qui fait sortir de la religion.
Malgré cela, il y a une possibilité de se repentir, car Allah dit :
« Ô mes serviteurs qui avez commis des excès à votre propre détriment, ne désespérez pas de la miséricorde d’Allah. Car Allah pardonne tous les péchés. Il est le Pardonneur, le Miséricordieux. »[2] Si la personne se repent de sa mécréance, que son repentir est sincère et remplit les cinq conditions du repentir, Allah l’accepte. Les cinq conditions du repentir sont :
1. Se repentir pour Allah et non pas pour autre chose qui le pousse au repentir comme l’ostentation, la réputation, la crainte de quelqu’un, ou par espoir d’atteindre un but mondain. S’il se repent pour Allah et que ce qui le pousse à cela est la crainte d’Allah, la peur de Son châtiment et l’espérance en Sa récompense alors il a voué son repentir à Allah Seul.
2. Rejeter ce qu’il a commis comme péché, au point où il éprouve du regret et de la désolation par rapport à ce qu’il a fait, et où il considère son péché comme une énormité dont il lui doit se débarrasser.
3. Se détacher du péché et ne pas persister à le commettre. Si son péché était le délaissement d’une obligation, il doit l’accomplir et la rattraper si c’est possible. Si son péché était de faire une chose défendue, il doit s’arrêter de la commettre et s’en éloigner. Si le péché concerne d’autres personnes, il doit s’acquitter de leurs droits ou leur demander qu’ils ne lui en tiennent pas rigueur.
4. Prendre la ferme résolution de ne plus récidiver dans le futur de telle manière qu’il y ait dans son cœur la détermination de ne plus recommencer l’acte de désobéissance dont il s’est repenti.
5. Se repentir avant qu’il ne soit trop tard. S’il a lieu après le moment de l’acceptation, Allah n’agréera pas son repentir. Le temps de l’acceptation est de deux sortes : général et particulier. Quant au moment général, il s’agit du lever du soleil à l’ouest. Le repentir après le lever du soleil à l’ouest n’est plus accepté car Allah dit :
« Le jour où certains signes de ton Seigneur viendront, la foi en Lui ne profitera à aucune âme qui n’avait pas cru auparavant ou qui n’avait acquis aucun mérite de sa croyance [par l’accomplissement de bonnes œuvres]. »[3] Et quant au moment particulier, c’est l’arrivée de l’échéance (la mort). Lorsque vient la mort, le repentir ne sert plus à rien. Allah dit :
« Mais l’absolution n’est point réservée à ceux qui font de mauvaises actions jusqu’au moment où la mort se présente à l’un d’eux, et qui s’écrie : “Certes, je me repens maintenant”, non plus pour ceux qui meurent mécréants. »[4] Je dis encore : l’homme s’il se repent de n’importe quel péché - même s’il s’agit de l’insulte de la religion, son repentir sera accepté si les conditions précitées sont réunies.
Que l’on sache qu’il se peut qu’une parole prononcée soit de la mécréance et de l’apostasie, mais que celui qui la prononce ne soit pas mécréant, du fait d’un empêchement qui pèse sur lui, et qui empêche de prononcer sur lui le verdict de mécréance. L’homme qui a dit de lui-même qu’il a insulté la religion dans un moment de colère, nous lui disons : si ta colère atteint de telles proportions que tu ne sais plus ce que tu dis, tu ne sais même plus à ce moment-là, si tu es sur terre ou au ciel, que tu prononces une parole dont tu ne te rappelles pas et que tu ne te rappelles plus de rien, à ce moment-là, cette parole ne t’est pas comptée et tu n’es pas jugé comme apostat, car cette parole a eu lieu sans volonté ni intention. Toute parole qui a lieu sans volonté ni intention, Allah n’en tient pas rigueur car Il dit :
« Allah ne vous sanctionne pas pour la frivolité dans vos serments, mais il vous sanctionne pour les serments que vous avez l’intention d’exécuter. »[5]
Si celui qui a dit la parole de mécréance est dans un état de colère extrême, à tel point qu’il ne sait plus ce qu’il a dit et ne sait plus ce qui est sorti de sa bouche, il ne sera pas prononcé de verdict sur lui, et il ne sera pas jugé comme apostat. S’il n’est pas jugé comme tel, son mariage avec son épouse n’est pas annulé, et elle reste sous sa tutelle. Il convient néanmoins à la personne lorsqu’il éprouve de la colère qu’il tente d’y remédier car le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, a conseillé un homme lorsqu’il lui a demandé une recommandation en disant :
« Ne te mets pas en colère. »[6] Donc, qu’il se contrôle et qu’il demande à Allah de le protéger contre Satan. S’il est debout, qu’il s’assoie ; s’il est assis, qu’il s’allonge et si la colère est trop forte, qu’il fasse ses ablutions. Ces choses dissiperont sa colère. Combien sont ceux qui ont regretté d’un regret amer d’avoir accompli ce que leur colère leur a dicté, alors qu’il était trop tard.
· Fatwa de Cheikh Otheimine
· Nûr ‘ala ad-Darb.
[1] Le Repentir, v. 65, 66.
[2] Az-Zumar , v. 53.
[3] Les Bestiaux, v. 158.
[4] Les Femmes, v. 18.
[5] La Table Servie, v. 89.
[6] Rapporté par Al-Bukhârî, chapitre du comportement (6116) ; At-Tirmidhî, chapitre du bon comportement et du lien (2020).
http://www.fatawaislam.com/content/view/1416/52/